
Karamati : sortir du secteur de l’informel pour davantage de protection sociale
Le projet Karamati vise à renforcer les politiques publiques marocaines d’inclusion socio-économique des femmes et des jeunes en contribuant à faire respecter et appliquer les droits au travail décent de 140 aide-ménager·es et de 50 jeunes jardinier·es dans la région de Rabat-Salé-Kenitra.
Ces deux groupes cibles nécessitent d’être accompagnés dans leurs parcours vers leur intégration dans le marché du travail, une indépendance financière, une meilleure jouissance de leurs droits fondamentaux et la préservation de leur dignité, d’où le nom du projet Karamati (signifie dignité en arabe).
Ce projet est élaboré en partenariat avec le Conseil Régional de Rabat-Salé-Kénitra, l’Association Marocaine Chantiers-Ecoles pour le Développement (AMC), l’école de jardinage Bouregreg Med O Med et l’Organisation Démocratique des Travailleurs au Maroc (ODT).
L’appui institutionnel de la Région et des autorités facilitera le travail de terrain de cette population informelle. Ce projet d’appui aux femmes et aux jeunes exerçant une activité informelle sans protection sociale dans la Région de Rabat-Salé-Kenitra est en parfaite alignement avec les politiques nationales de couverture sociale généralisée pour toutes et tous au Maroc.
À côté du renforcement de capacité lié au droit et du coaching en leadership pour les femmes, le projet s’intéressera à la protection sociale des bénéficiaires en facilitant l’inscription à la Caisse Nationale de Sécurité Sociales – CNSS. Enfin, la durabilité sur la protection des droits sera inscrite dans le projet de syndicat initié par l’Organisation Démocratique du Travail – ODT au Maroc.
Plus précisément, les objectifs du projet Karamati sont de renforcer les politiques publiques d’inclusion socio-économique des femmes et des jeunes, de contribuer à faire respecter les droits au travail décent des femmes et des jeunes aide-ménager·es et des jardinier·es ainsi que professionnaliser ces métiers, de promouvoir l’auto-emploi des jardinier·es, de faire entendre la voix des aide-ménager·es et de leurs employé·es et finalement, d’informer et sensibiliser l’opinion publique sur le travail domestique.
Le projet est financé par notre ONG et Brussels International et s’étalera sur une période de deux ans, de début 2023 à fin 2024.

Le contexte du projet
Le 10 janvier 2019, le Conseil de gouvernement a adopté le projet de décret sur l’immatriculation du personnel de maison à la CNSS. L’ensemble de mesures de protection légale a été pris en faveur de cette catégorie de travailleur·euses. Il est désormais impératif de prévoir un accompagnement permettant à ces employé·es de s’organiser et de développer des capacités de négociation pour mieux défendre leurs droits vis-à-vis de leurs employeur·euses. Aussi un effort doit être observé pour sensibiliser les employeur·euses pour mieux respecter les dispositions de la loi en vigueur. Le personnel de maison étant dans une situation précaire n’a pas les outils pour faire le plaidoyer auprès des employeur·euses. Il existe aussi de nombreux intermédiaires informels qui profitent de la situation précaire et l’absence de contrôle pour mettre en relation les employé·es et le ou la travailleur·euse domestique avec des conditions financières opaques.
Notre premier projet
Appui à la professionnalisation des travailleur·euses domestiques de la Région de Rabat-Salé-Kénitra
Ce projet, réalisé de 2019 à 2021, visait la professionnalisation des travailleurs et des travailleuses domestiques dans la Région de Rabat-Salé-Kénitra, suite à l’entrée en vigueur fin 2018 de la nouvelle loi marocaine fixant les conditions de travail et d’emploi des travailleurs et des travailleuses domestiques. Cette loi s’inscrit dans une volonté du Maroc de généraliser la couverture sociale pour l’ensemble des citoyens et des citoyennes du pays.
Notre objectif principal c’est d’encadrer cette population de travailleur·euses pour les soutenir à sortir de l’informel et à passer dans un travail formel. Le secteur informel représente aujourd’hui 80% du monde du travail au Maroc. Ce n’est pas acceptable pour un pays comme le Maroc.
Ce projet a été réalisé en partenariat avec le REMESS, la Région de Rabat-Salé-Kénitra, la Ville de Rabat, le CGLU Afrique, l’Association Hack&Pitch et l’ODECO (Office du Développement de la Coopération), pendant la période de 2019 à 2021, et était financé par Brussels International.
L’objectif consistait à organiser et à former les travailleur·ses domestiques de manière innovante, à renforcer leurs compétences métiers, leurs donner des bases juridiques, faire quelques dons de matériels adaptés aux métiers ciblés, à accompagner des entreprises de l’économie sociale et solidaire et enfin pouvoir, en fonction des cas identifiés, immatriculer le ou la travailleur·euse domestique suivant la nouvelle loi au Maroc. Une des contributions de notre ONG à ce projet s’est faite notamment au niveau de la conception et la mise en place d’un Carnet de bord digital au profit des travailleur·euses domestiques. Ce carnet sert d’identité numérique et a pour but de faciliter l’accès aux informations sur les opportunités d’insertion socio-économique, de réseautage ou d’offres d’emplois. Cette initiative a bénéficié à plus de 300 travailleur·euses domestiques (jardinier·es, agent·es d’entretien, gardien·nes et chauffeur·euse) et a permis de créer 20 Groupements économiques et plusieurs coopératives ainsi qu’une application mobile et un site web dédiés permettant une meilleure organisation des travailleur·euses concernés.
Les objectifs de développement durable en application sur ce projet


