Récits migratoires :
Humaniser et créer des ponts pour lutter contre le repli sur soi
À notre échelle et avec l’appui de partenaires, nous contribuons en Belgique et au Maroc à la mise en place d’espaces de rencontres, de débats pour accompagner l’émergence et la mise en œuvre de projets collaboratifs contribuant à un mieux vivre ensemble.
Actuellement, les médias parlent beaucoup de ce qu’on appelle la crise migratoire. Avec souvent les mêmes images : des bateaux pleins à craquer, des individus qui attendent dans des camps de réfugiés, des morts, de la détresse humaine.
Si des élans de solidarité se manifestent pour venir en aide aux réfugiés, la question reste difficile voire préoccupante pour beaucoup…
Force est de constater que dans un contexte économiquement difficile, le repli sur soi ne fait que s’exprimer d’avantage. Et pas uniquement à l’égard des réfugiés ; aussi entre communautés d’un même pays.
Dernièrement, un rapport européen (note de bas de page) mettait en évidence le fait que les idées fausses et les attitudes discriminantes empêchent fortement l’intégration économique et sociale des migrants et amènent à réduire les opportunités en termes d’emploi, d’éducation, de santé et de logement. Le terrain est glissant du préjugé vers la discrimination.
Si le préjugé nie le lien qui peut me rattacher à l’autre en le réduisant « à un seul aspect de son être à savoir son appartenance religieuse, ethnique, régionale…lui refusant d’être un humain complet » (100% métissage), nous menons des campagnes et des actions au Maroc comme en Belgique pour permettre d’explorer la personne en dehors des catégories dans lesquelles on l’a rangé et créer des ponts à partir desquelles construire.
Ressentir
« Je suis d’ici et d’ailleurs, Une histoire à plusieurs voix entre Bruxelles et Oujda » est un film documentaire initié par l’ONG Echos Communication en collaboration avec l’ASBL Kasala, Solidarité et Développement Maroc, l’Université du Québec à Rimouski et l’Organisme IBUNTU et avec le soutien de la fédération Wallonie-Bruxelles International et la Direction Générale Coopération au Développement.
La réalisation du documentaire se partage entre le Maroc et la Belgique. Nous suivrons 18 personnes à travers leur parcours migratoire. Au cours de 6 jours d’atelier d’expression, les participants chercheront à trouver les mots pour raconter leur histoire. Depuis les raisons qui ont motivés leur départ jusqu’aux représentations faites de leur terre d’adoption. Et quand la parole est bloquée, c’est au travers de l’écriture, du slam, de la musique qu’une parole nouvelle peut émerger. Une parole de l’intime plutôt qu’un “débat sur” qui invite le spectateur à prendre place et à écouter.
Ce documentaire propose une vision de la migration s’efforçant de rester “juste”, sans misérabilisme ni sensationnalisme. Laissant la parole à des anonymes sans voix-off, le documentaire se veut avant tout un lieu de témoignage.
Notre intention à travers ce film est d’interroger l’image qu’on a de la migration. Partir à la rencontre d’individus et les extraire du statut de migrant ou étranger auquel ils sont généralement associés. Il nous invite à chercher ensemble des voies de passage pour déconstruire les préjugés et aller à la rencontre de l’autre derrière le masque.