
Lu dans son ensemble – faites-le donc ! – ce numéro propose un beau contraste : d’une part la logique institutionnelle des ONG qui tentent de se positionner sur une thématique (la santé ou l’environnement, par exemple). La fierté qui en découle peut alors être un obstacle aux complémentarités avec d’autres ONG. D’autre part, la logique individuelle à travers la voix d’Assan Awe qui fait de la connaissance une source de partage et d’humilité. Ce qui suscite deux réflexions. 1) Aucune des deux logiques, institutionnelles ou individuelle, ne peut gagner sans avoir des effets négatifs sur l’autre. La question n’est donc pas de choisir mais de conjuguer : “La science de l’association est la science mère” dirait Alexis de Tocqueville. Et 2) Parce qu’elle est composée d’humains avec des visions différentes et parce que les défis deviennent graduellement planétaires plutôt que locaux, la réalité du monde ne se résume pas à une ou deux thématiques. Abattons les cloisons et pratiquons, par exemple, la pensée intersectionnelle (voir l’outil) ou adoptons un regard critique, à l’image de Frank Verstraeten.