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En lumière. Je suis celui que je pense être
En lumière

Je suis celui que je pense être

Gerrie ter Haar, professeure émérite de Religion et Développement à l’International Institute for Social Studies de la Erasmus Universiteit Amsterdam, que nous avons interviewée il y a deux ans, nous faisait alors une réflexion particulièrement pertinente, qui prend aujourd’hui – dans le contexte de la crise européenne des réfugiés – une résonance étrangement actuelle.

“L’image que nous nous forgeons des autres diverge souvent de celle que ceux-ci se font d’eux-mêmes”, déclare-t-elle. “Nous devons garder cela à l’esprit dans notre politique de développement. Nous déterminons sans cesse l’identité des autres, souvent en nous fondant sur des caractéristiques matérielles. Celui qui a une apparence négligée est pauvre, sanctionnons-nous.”

Dans les années 1990, des recherches ont été menées au sujet de nouvelles communautés religieuses d’Africains en Europe. Les migrants chrétiens du Ghana pensaient que la communauté de religion allait faire en sorte qu’ils soient bien accueillis en Europe et qu’ils soient soutenus. Mais ils ont rapidement constaté qu’ils n’étaient pas considérés en vertu de cette religion commune et que toutes les portes restaient closes. Ils ne pouvaient demander de l’aide qu’en se fondant sur leur identité culturelle, sur leur provenance africaine. À la fin du siècle passé, le Ghana a officiellement été déclaré ‘highly dependant country’, et pouvait ainsi faire appel à une aide financière supplémentaire. Mais le pays a toutefois particulièrement mal réagi; il ne voulait pas recevoir de l’argent en tant que pays pauvre. Il est très riche, sur le plan spirituel. Voilà comment il résonnait.”

C’est ici que TOPOI, une méthode pour les relations interculturelles, que nous avons expliquée dans le numéro n’GO de novembre 2015, est d’un précieux recours. TOPOI est un modèle nuancé d’analyse et d’intervention, qui laisse toute la place à une discussion ouverte entre des personnes singulières dans des situations singulières. Elle permet à chacun de se présenter comme il le souhaite. Nous avons encore du pain sur la planche…

 

SYLVIE WALRAEVENS

 

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