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Escale 4 : “Avez-vous les bonnes jumelles ?”

Escale 4 : “Avez-vous les bonnes jumelles ?”

Action – Réaction…

Il existe un lien fort entre le regard que je pose et le type de réaction que je suscite, voire que je provoque, à travers ce regard. « Si tu me regardes avec misère, je deviens misérable ». Et inversement « Si tu me regardes avec émerveillement, je deviens merveilleux ».
Et vous, dans vos rencontres à l’autre, quelle paire de jumelles adoptez-vous ?

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Découvrez dans les vidéos ci-dessous, des témoignages en provenance du Nord comme du Sud d’acteurs d’ONG, d’associations et de professeurs autour de la question : “Parlez-nous d’une anecdote suite à un préjugé positif ou négatif que vous avez eu au démarrage de votre rencontre et qui a influencé votre relation”

Des acteurs d’ONG belges témoignent : “Parlez-nous d’une anecdote suite à un préjugé positif ou négatif que vous avez eu au démarrage de votre rencontre et qui a influencé votre relation”. Avec les témoignages de : Carla (Le Monde selon les Femmes), Sandra (Caritas), Josiane (Coopération Technique Belge).

 

Des assistants sociaux actifs dans le dialogue interculturel témoignent : “Parlez-nous d’une anecdote suite à un préjugé positif ou négatif que vous avez eu au démarrage de votre rencontre et qui a influencé votre relation”. Avec les témoignages de : Valérie (Jobcoach), Anne-Marie (FLORA), Mohamed (CBAI), Ariane (Mission Locale).

 

Des instituteurs d’écoles en région bruxelloise témoignent: “Parlez-nous d’une anecdote suite à un préjugé positif ou négatif que vous avez eu dans votre classe et qui a influencé votre relation à vos élèves”. Avec les témoignages de : Julie (Institutrice primaire), Isabelle (Institutrice primaire), Greg (Instituteur primaire).

 

Des coaches territoriaux du Maroc témoignent : “Parlez-nous d’une anecdote suite à un préjugé positif ou négatif que vous avez eu au démarrage d’une rencontre et qui a influencé la relation”. Avec les témoignages de : Farid (Coach territorial), Ghislaine (Photographe), Hadida (Coach territorial). Remerciements : Idriss El Fatih Hadef, Président d’Association Passagers, arts & développement, vidéo et photographie.

 

Et vous? Comment ça se passe dans votre travail, au sein de votre ONG, quand vous démarrez une collaboration avec vos partenaires du Sud? Partagez vous aussi sur notre page Facebook vos anecdotes. On a tous une rencontre à raconter 😉

Ce que l’on pense d’autrui se traduit en attitudes, en comportements. Cela peut faciliter la relation ou la rendre extrêmement problématique. Nous sommes à la fois doués pour comprendre l’autre et complètement aveugles à ce que nous sommes susceptibles de transmettre à l’autre. Lorsque le préjugé entre dans la danse, il a un impact sur la relation. Entre intégration des stéréotypes, réaction face à l’injustice et à la discrimination, ou développement de l’estime de soi, le regard sur l’autre a la capacité de l’élever ou de l’abaisser. Petit tour de la question.

Ma paire de jumelle

Lunette ou jumelle ? Jumelle : rendre distinct ce qui est éloigné. Lunette : rendre clair ce qui ne l’est pas ou plus. Que prendre en voyage ? La difficulté qu’il y a à voir des lieux, implique l’utilisation d’outils spécifiques. Mais qu’en est-il lorsque la vision n’est pas en cause mais bien ce qui se passe dans notre cerveau ?

Plusieurs notions doivent être abordées pour mieux comprendre l’impact du regard, individuel ou collectif, sur l’autre. Notre capacité à interpréter ce que fait ou ce que pense l’autre ; notre incapacité à savoir ce que l’autre comprend exactement de ce que nous faisons, disons, pensons ; le fait qu’il existe un lien étroit entre ce que je dis, ce que je fais, la manière dont je le dis ou je le fais et les réactions de l’autre, le fait que dans une relation de dominance entre groupes, ceux qui font l’objet de préjugés sont susceptibles d’intégrer le préjugé ou au contraire de le rejeter avec violence. Et bien d’autres choses encore.

Interpréter ce que l’autre pense

Dans une étude sur notre aptitude à interpréter ce que l’autre fait, pense ou croit, quatre neuroscientifiques français ont fait émerger en 2010 une série de facteurs (Comprendre les actions, émotions et états mentaux d’autrui : psychologie et neurosciences. Coralie Chevallier, Nicolas Baumard, Julie Grèzes et Lydia Pouga). Avec un point de départ fondamental : le fait d’utiliser notre propre perspective pour comprendre les actions, émotions et sensations d’autrui. Notre propre perspective ? Cela signifie notamment qu’en observant les actes, les émotions d’autrui, nous activons des mécanismes neuronaux, cognitifs qui nous servent pour mettre en œuvre les mêmes actions, pour activer les mêmes émotions. L’avantage ? Cela nous permet d’interpréter plus aisément les mouvements faciaux d’autrui, ces gestes, ses postures. On évoque ici la notion de neurones miroirs. Mais partir de son propre point de vue ne suffit évidemment pas. Une multitude d’études démontrent la capacité de l’être humain à adopter une autre perspective. Dans la théorie de l’esprit, des expériences montrent que les enfants sont capables de comprendre que la perspective de l’autre est différente de la sienne dès l’âge de 4 ans. Donc, oui, nous sommes capables de comprendre le point de vue de l’autre, de l’interpréter… Toujours ? Ce serait si simple ! Car en parallèle, les travaux d’un des papes de la communication Paul Watzlawick, comme d’ailleurs une série d’expériences de psychologie sociale, nous montre que nous sommes fréquemment aveugles par rapport à ce que nous communiquons.

Une expérience menée par Dovidio, Gaertner et Kawakami reposait sur le principe d’une discussion banale – les objets personnels les plus utiles à amener à l’université – entre des étudiants américains blancs et leurs comparses noirs. Toutes les conversations étaient filmées. Cette expérience confirma l’hypothèse de départ qui était que les étudiants qui avaient des préjugés non conscients sur les noirs développaient des attitudes corporelles et un langage non verbal loin d’être bienveillant alors que leurs paroles étaient, elles, bienveillantes. Les étudiants noirs auxquels on demandait leur ressenti ont expliqué que les étudiants blancs en question sentaient le racisme. Sauf qu’ils n’en étaient pas conscients.

« Pour se comprendre soi-même, on a besoin d’être compris par l’autre. Pour être compris par l’autre, on a besoin de comprendre l’autre. » Thomas Hora

Cette expérience n’est que l’une des nombreuses illustrations des principes de la communication et notamment du fait que le non verbal est déterminant dans l’envoi des messages. Or, si nous pouvons être conscients de ce que nous disons, il est infiniment plus complexe de savoir ce que notre visage, nos gestes et notre posture racontent. C’est ce qu’Albert Mehrabian avait été l’un des premiers à montrer en 1971, dans son ouvrage Silent Messages.

Nos émotions se manifestent et dévoilent nos pensées : la communication

Le langage corporel: 55%
La voix: 38%
Les mots: 7%
Source : Mehrabian, Albert (1971). Silent Messages (1st ed.). Belmont, CA: Wadsworth.

 

L’expérience des yeux bleus de Jane Elliott est parlante et montre combien des enfants discriminés sont affectés par la discrimination développée à leur égard. Émotion garantie.

Une publicité d’une marque de protection féminine et reposant sur l’intégration des préjugés illustre également combien les stéréotypes sont intégrés de manière inconscientes. On peut même parler de conditionnement. La vidéo est à découvrir ici.

« Si tu me regards avec émerveillement, je deviens merveilleux ».

L’effet Pygmalion est l’autre face de ce que peut provoquer le regard, et plus particulièrement celui de l’enseignant sur les enfants. Cet effet a été illustré par Robert Rosenthal et Lenore Jacobson en 1968. En substance, l’expérience montre que si l’enseignant croit en la réussite de l’enfant, cela accroît sensiblement la probabilité qu’il réussisse. L’expérience a été tentée à l’Oak School de San Francisco. Les deux chercheurs se présentèrent dans cette école en prétextant mener une vaste étude sur l’éclosion tardive du QI des élèves. Ils firent passer ledit test aux élèves et s’arrangèrent ensuite pour que les enseignants prennent connaissance des résultats. En réalité, les résultats n’étaient pas ceux du test mais purement aléatoires. Vingt pourcent des élèves s’étaient vus attribués un QI surévalué. En fin d’années, les deux chercheurs firent repasser le test de QI et le résultat tomba : les 20% concernés avaient vu leur performance augmenter de 5 à 25 (!) points en plus à leur test de QI. CQFD !

Le prochain épisode concernera le changement qui s’opère en soi au contact de l’autre et la création des identités métisses.

David Trouilloud, Philippe Sarrazin. Les connaissances actuelles sur l’effet Pygmalion : Processus, poids et modulateurs.. Revue Française de Pédagogie, INRP, 2003, pp.89-119.

Nous vous invitons à participer à l’activité suivante:

Quand l’Afrique témoigne de l’UBUNTU :
Témoignages de porteurs d’espoir et créateurs de richesses

Quand: Le vendredi 4 décembre de 20h30 à 22h30
Où : Quincaillerie des Temps Présents, 66 rue du Viaduc – 1050 Ixelles

Echos Communication vous invite dans le cadre de sa 4ème escale à un moment de rencontre et d’échange avec des lauréats et lauréates Harubuntu. De passage à Bruxelles pour l’écriture d’un livre, ces héros du quotidien venus de différents pays d’Afrique témoigneront des changements qu’ils portent à partir de leurs histoires. Un espace de rencontre convivial et chaleureux pour écouter, échanger, se questionner et s’inspirer.

En présences de :

Venez passer ce moment de rencontre avec nous le vendredi 4 décembre de 20h30 à 22h30 à la Quincallerie des temps présents, situé à Ixelles !

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