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Escale 3 : “Hors des sentiers battus”

Escale 3 : “Hors des sentiers battus”

Oser être soi… face à l’envie d’adhérer à un groupe, face à la pression sociale.

Ce n’est pas simple. Parce que cela implique le risque de déplaire, le risque de devoir assumer une position isolée, le risque de s’effacer trop, le risque de paraître égoïste, … Entre suiveur et marginal, quelle place prendre, quel équilibre pouvons-nous trouver?

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Découvrez dans les vidéos ci-dessous, des témoignages en provenance du Nord comme du Sud d’acteurs d’ONG, d’associations et de professeurs autour de la question : “Avez-vous déjà opté pour une prise de position différente par rapport aux valeurs ou au fonctionnement de votre ONG, école, association? Qu’est-ce que cela vous a coûté, en termes d’efforts personnels?”

Des acteurs d’ONG belges témoignent : “Avez-vous déjà opté pour une prise de position différente par rapport aux valeurs ou au fonctionnement de votre ONG? Qu’est-ce que cela vous a coûté, en termes d’efforts personnels?” Avec les témoignages de : Stéphane (Médecins du Monde), Sandra (Caritas), Josiane (Coopération Technique Belge).

 

Des assistants sociaux actifs dans le dialogue interculturel témoignent : “Avez-vous déjà opté pour une prise de position différente par rapport aux valeurs ou au fonctionnement de votre association? Qu’est-ce que cela vous a coûté, en termes d’efforts personnels?” Avec les témoignages de : Sonia (FLORA), Mohamed (CBAI), Ariane (Mission Locale), Valérie (Jobcoach).

 

Des instituteurs d’écoles en région bruxelloise témoignent: “Avez-vous déjà opté pour une prise de position différente par rapport aux valeurs ou au fonctionnement de votre école? Qu’est-ce que cela vous a coûté, en termes d’efforts personnels?” Avec les témoignages de : Virginie (Institutrice primaire), Sophia (Institutrice primaire), Isabelle (Institutrice primaire), Jacques (Instituteur primaire).

 

Des coaches territoriaux du Maroc témoignent : “Avez-vous déjà opté pour une prise de position différente par rapport aux valeurs ou au fonctionnement de votre entourage? Qu’est-ce que cela vous a coûté, en termes d’efforts personnels?” Avec les témoignages de : Idriss (Responsable communication), Hadida (Coach territorial), Ghislaine (Photographe). Remerciements : Idriss El Fatih Hadef, Président d’Association Passagers, arts & développement, vidéo et photographie.

 

Et vous? Êtes-vous plutôt mouton ou rebelle/contestataire? Ou un savant mélange? Partagez vous aussi sur notre page Facebook vos expériences. On a tous une histoire à raconter…

Nous sommes des animaux grégaires. Faits pour vivre en groupe. Même marginal, nous avons besoin des autres. Cette notion de groupe est fondamentalement liée à la notion d’humanité. Afin de rester stable, le fonctionnement du groupe repose sur des mécanismes de régulation qui rendent difficiles la divergence par rapport à ce dernier auquel on appartient : partage des normes, des codes, des valeurs, pression de groupe, image sociale, respect de l’autorité, stabilité de la dominance ou du leadership sont, entre autres, au rendez-vous.

Hors des sentiers battus

Pour le voyage, ce qu’on met dans notre sac à dos, vêtement, objets, outils, cartes est révélateur de ce que l’on croit ou sait trouver où l’on va. Généralement, ce que l’on pense, la manière dont on construit son savoir sur le lieu à visiter dépend de ce que les amis en ont dit ou de ce que les guides ont raconté page après page.

Toutes ces informations vont orienter notre regard. L’un des intérêts du voyage est de confronter ces informations avec nos impressions, sachant que ce qu’écrivent ces guides est encore et toujours concentré sur les lieux. Vos amis, peut-être, vous auront parlé des populations. Le plus souvent, ce que l’on sait des gens que l’on ne connaît pas nous a été transmis par les médias. Et l’on connaît deux de leurs caractéristiques essentielles : ils mettent une loupe sur ce qui ne va pas et l’amplifient de manière exagérée.

L’amplification du négatif par les médias

Dans le rapport entre les communautés, on peut détecter l’impact de leur discours lorsque l’on se rend sur un site comme francaisdesouche (http://www.fdesouche.com/). Ce site est essentiellement construit sur base de ce que les quotidiens nationaux publient dans le vécu avec la communauté maghrébine. Cette juxtaposition des informations sonne bizarrement puisque des articles très positifs côtoient des articles très négatifs. Mais dans cette balance – parce que c’est l’essence même de la nourriture médiatique – les informations négatives prédominent. Ce bourrage de crâne forge progressivement nos représentations. Et il devient difficile de les remettre en question. Dans le voyage, entre ce que médias et amis pensent et ce que vous allez vivre, il existe une différence cruciale : votre opinion personnelle que vous forgerez en fonction de votre expérience.

Il y a juste une petite chose, un rien encombrante qui pourrait bien polluer votre séjour. Les préjugés qui vous auront été transmis sur la population locale. Et il n’est pas vraiment facile de s’en débarrasser. On sait que différents mécanismes de distorsion agissent : la confirmation d’hypothèse qui nous fait regarder ce qui confirmera ce qu’on nous a déjà raconté, plutôt que ce qui l’infirmera ; la dissonance cognitive qui nous permettra de trouver une explication plus ou moins plausible alors que nous devrions revisiter complètement notre manière de voir, mais l’un des freins les plus criant est la fidélité au groupe et sa pensée.

La pression du groupe contre la déviance

Le principe du préjugé est qu’il est le plus souvent partagé par une partie du groupe auquel on appartient. Il suffit de prendre un club de supporter pour comprendre l’impératif qu’il y a à partager les représentations du groupe. Essayez un peu de vanter les qualités d’un joueur anderlechtois si vous êtes un supporter du Standard. On parle carrément de trahison. C’est ce que vit un joueur comme Steven Defour qui a le malheur d’avoir connu le succès avec le Standard, d’être parti sous les cieux portugais avant de revenir sous la vareuse anderlechtoise. Un véritable crime que les supporters ont célébré avec un tifo du plus mauvais goût.

Cela s’appelle la pression du groupe, que Solomon Ash a mise en lumière dans diverses expériences dont celle des bâtonnets qui a de quoi nous laisser ou perplexe ou pantois et que nous vous invitons à découvrir ci-dessous. Cela révèle simplement que lorsque le groupe dit une bêtise grosse comme une maison, une forte de proportion de personnes, qui savent pourtant que c’est une bêtise, se conforme à l’avis du groupe dès qu’elles sont seuls contre tous. Pour le ramener à la dimension du préjugé, se désolidariser d’un préjugé partagé par le groupe est extrêmement difficile. Heureusement, pas pour tout le monde.

Mais pour ceux qui ne se reconnaissent plus dans les croyances du groupe, le dilemme se pose : interpeller le groupe, faire semblant de rien, revenir à l’opinion du groupe ? Le quitter pour rejoindre un autre groupe ? On comprend que la solution dépend de plusieurs paramètres. S’il n’y a pas de mobilité sociale et donc de possibilité de changer de groupe, il faudra ou se marginaliser – extrêmement difficile – ou continuer à appartenir au groupe. Si les opinions sont très rigides dans le groupe, le vécu sera sans doute très lourd sauf à revenir à l’opinion dominante. Si le groupe cultive le débat, il y aura sans doute possibilité pour tout le groupe d’évoluer.

Le prochain épisode se penche sur un phénomène logique mais perturbant : l’influence de la représentation que l’on a de l’autre sur nos comportements. Si je le pense dénué de tout, si je l’imagine dangereux, comment vais-je interagir avec lui ?

La vidéo de l’ascenseur

L’une des plus célèbres expériences menées par Solomon Ash. Trois complices entrent dans un ascenseur qui n’a qu’une seule porte d’entrée et regardent le fond de l’ascenseur plutôt que la porte. Que va faire le cobaye de l’expérience ? À découvrir sans modération.

Leadership et suiveurs

Il ose. Il faut oser pour faire ça. Un instant de solitude où il a l’air un peu ridicule, là tout seul. Un petit délai et voilà le premier suiveur. Il n’a pas l’air plus à l’aise. Puis une troisième personne. Et à partir de là, c’est la ruée. Plus personne n’a peur du ridicule et tout le monde s’éclate. Il fallait oser montrer le chemin, il fallait oser être le deuxième ou le troisième. Après, plus besoin d’oser.

Vous voulez en savoir plus ?

Comment faire pour se dégager de son image sociale?

Qu’on le veuille ou non, le regard de l’autre a du poids. On peut s’y soumettre ou y réagir mais il influence nos choix, notre manière d’être et de penser. Comment développer son opinion personnelle ? http://issuu.com/thierryf/docs/ngo11_fr/21

Qu’est-ce qui est acceptable, qu’est ce qui ne l’est pas ? À quelle époque et où ? Une photo pour interpeller notre regard et nos valeurs. https://www.echoscommunication.org/2015/08/31/radar-aout-2015/

L’expérience de la corde invisible. Elle illustre simplement le fait que les gens font plus confiance aux comportements d’autrui que ce que leurs yeux voient. Ici, on observe des gens dans un magasin qui évitent une supposée corde placée entre deux individus.

 

À l’agenda – Pour cette escale, nous vous invitons à participer à:

Un midi-débat autour de la question “L’avenir est-il aux ONG métisses?”

Quand: Le vendredi 27 novembre 2015, de 12h à 14h
Où : Pianofabriek, Auditoire Arenberg, Rue du Fort 35, 1060 Saint-Gilles

“Le métissage est l’avenir de l’homme”, la célèbre prédiction de Senghor laissait entrevoir les premières palpitations d’une civilisation de l’universel. Les sociétés européennes ont désormais franchi les portes de ce nouveau monde. Certains bastions semblent toutefois bloqués dans une ère révolue. Il en est ainsi, à notre sens, de nos ONG qui, bien que tissant davantage de liens avec les acteurs locaux dans le Sud, restent encore repliées sur elles-mêmes dans le Nord. Peu d’entre elles entretiennent des relations avec les diasporas, très nombreuses dans notre pays, qui se profilent comme un univers parallèle, aux préoccupations pourtant similaires. Comment jeter davantage de ponts entre ces deux mondes? À quand les ONG métisses?

Intervenants

Edgard d’Adesky : fonctionnaire à la DGD longtemps responsable de la thématique Migration et développement.

Hassan Bousetta : il travaille depuis des années sur les liens entre migrations et développement. Entre autres choses, il est titulaire d’un doctorat en sciences politiques et sociales sur un sujet connexe (Immigration, Post-Immigration Politics and the Political Mobilisation of Ethnic Minorities: A comparative Case-Study of Moroccans in Four European Cities), a été actif au sein de la Commission Wallonie-Bruxelles de la Coopération internationale au titre de délégué du Centre national de la coopération au développement, spécialisé sur la question des liens entre Migration et Développement et a participé à la création de l’asbl DiverCité.

Omar Ba : consultant indépendant, membre du conseil d’administration d’Echos communication ONG et autrefois coordinateur de la Plateforme flamande des Communautés Africaines.

Modérateur

Pierre Biélande, coordinateur des projets EVE et TaPAJE d’Echos Communication. Depuis 2010, il développe des formations sur la déconstruction des préjugés dans les thématiques de l’interculturalité et du genre. Il travaille également sur les cadres de fonctionnement générant plus de justice, d’équité et moins de discriminations.

Informations complètes et inscription

 

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