Ces symptômes sont cumulés. Manipulation : Action d’orienter la conduite de quelqu’un, d’un groupe dans le sens qu’on désire et sans qu’ils s’en rendent compte. Humilier : Atteindre quelqu’un dans son amour-propre, sa fierté, sa dignité, en cherchant à le déprécier dans l’esprit d’autrui ou à ses propres yeux. Personnalités et Psychophy- siopathologie J. & F. Fradin. Éditions Publibook Université (2003-2006). What breaks a leader: The curvilinear relation between assertiveness and leadership. Journal of Personality and Social Psychology. (92, 307–324), Ames, D. R., & Flynn, F. J. (2007). The interpersonal circle: A structural model for the integration of personality research. (pp.1–47), Wiggins, J. S., & Broughton, R. (1985). Perspectives in personality. Vol. 1. In Hogan, R., & Jones, W. H. Eds. Greenwich, CT: JAI Press.Déclenchement
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Comment faire pour… gérer la dominance
Posted on 22 October 2015 in Comment faire pour, Communication, Comportement et attitude, Management, n'GO Blog, News, Pierre Biélande, Relations humaines
comment faire pour…
Gérer la dominance
La dominance existe-t-elle dans nos sociétés? Curieuse question, il est vrai. Car à vrai dire le sujet n’est guère traité. Peut- être parce que si l’on admet la présence de dominants dans la société humaine, il faut alors accepter que la soumission soit son miroir naturel. Gênant mais pourtant bien réel.
Parmi les pionniers, dès 1968 le scientifique Karl Pribram a montré que les singes dominants devenaient soumis et placides après ablation des noyaux amygdaliens. Plus tard, d’autres travaux ont montré des résultats identiques pour l’être humain. Il existerait donc bel et bien une zone de notre cerveau qui contrôle notre dominance.Et donc, oui! La dominance est bien un fait de nos sociétés. Très utile pour maintenir une hié- rarchie dans un groupe et donc exercer une fonction de stabilisateur social, la dominance implique que certaines personnes ont cette faculté de s’imposer aux autres. Il y a évidemment bien des manières de le faire, dont beaucoup n’ont rien à voir avec de la dominance. Certains ont un leadership naturel, un charisme, une intelligence tels qu’ils fédèrent les autres autour d’eux sans pour autant être des dominants. Mais alors qu’est-ce qui caractérise un dominant? Pas simple! Il s’agit d’une série de comportements parfois difficiles à distinguer, mais la règle générale est de considérer qu’un dominant cherche à faire ce que font les dominants de tous poils : prendre l’ascendant sur autrui pour, in fine, le mettre à son service. Pour faire court, tout réside dans l’intention. Un exemple pour l’expliquer : une personne qui cherche à vous être supérieure dans un débat n’est pas pour autant un dominant. Elle peut simplement vouloir briller en société parce qu’elle est fragile et a besoin de reconnaissance sociale, elle peut ne pas supporter perdre ou encore être naturellement encline à débattre jusqu’à un point où vous ne voulez pas nécessairement la suivre. Par contre, la dominance peut par exemple s’exprimer par une attaque directe sur la personne sans plus se pré- occuper des arguments factuels : “de toute façon, ce n’est pas avec ton diplôme que tu peux avoir un avis sensé sur le sujet”. Le but: vous déstabiliser.
Supportable à faible niveau
Comme dans le monde animal, il existe une gradation dans la dominance. Sans rentrer dans toute la hiérarchie, elle commence en phase 1 par un jeu de séduction, de flatterie. Pas n’importe quelle séduction ou flatterie… mais bien celle qui permet d’installer un rapport de force. À ce stade le dominant est très peu conscient qu’il l’est. Pas dramatique évidemment surtout si la personne en question, homme ou femme, fait reposer sa vie sur des valeurs qu’il cherche à appliquer au quotidien: “on ne s’attaque pas au plus faible”, “il faut respecter chaque être humain dans ses valeurs ou ses opinions”. Toutes choses qui peuvent effectivement tempérer la dominance. En phase 2, la manipulation des sentiments va plus loin. Avec une méthode très récurrente: se moquer, railler l’autre, le culpabiliser ou jouer à la victime “tu ne m’accordes pas assez d’attention…”. Encore une fois, tout est dans l’intention. Il peut y avoir un réel manque d’attention qui peut motiver une réelle colère. Ici, nous sommes dans un jeu où l’un cherche à prendre l’ascendant sur l’autre.
Mieux vaut ne pas être la victime
En phase 3, heureusement assez rare, la dominance devient réellement difficile à vivre et peut s’avérer traumatisante pour ceux qui en sont victimes. Le portrait est complexe. La personne peut s’avérer extrêmement attachante, spirituelle et charmante la plupart du temps, utilisant à plein son pouvoir de séduction. Pourtant, alors que rien ne le laisse prédire, voilà qu’elle ridiculise une personne en public, l’humilie par une saillie agressive et lorsque cette dernière se rebiffe, lui reproche son manque d’humour ou son agressivité. À bien y regarder, l’agressivité vient bien d’elle. À croire que pour se valoriser, elle a besoin de rabaisser une autre personne. Pas trop forte si possible –il ne faudrait quand même pas risquer le ridicule soi-même–, pas trop faible non plus pour que l’auditoire ne s’apitoie pas sur la pauvre victime. En réalité, c’est bien ce qui se produit: il se valorise aux dépens d’autrui. Avec un double effet: provoquer les rires des spectateurs par ses traits d’esprit et, en même temps, les dissuader de s’opposer sous peine d’être eux-mêmes confrontés à pareille mésaventure. Faites-lui un reproche en privé, le retour de bâton ne tardera pas, si possible en public pour marquer le coup. En privé, il use de procédés plus discrets mais tout aussi efficaces.
Des facettes privées déstabilisantes
Ça démarre lentement souvent par une première approche de séduction, mais cela tourne vite à la culpabilisation, à la moquerie, aux railleries, à l’intimidation, à la menace voire carrément à la violence chez certains. Ils deviennent irascibles –à dessein– en piquant des colères factices, en cassant des objets. Ils installent un climat de quasi terreur qui ôte toute envie de s’opposer à eux. Par contre, si on joue selon leurs règles, ils peuvent être tout à fait charmants, en dehors de quelques sorties aussi inattendues qu’injustifiées et destinées à vous rappeler que la sanction n’est pas loin. Lorsque ce type de comportement est réprouvé collectivement ou par une autorité supérieure, il jouera sa partition plus fine ment. Sans que personne ne le sache. Hormis la victime. Le tout, très discrètement, sans qu’on puisse apporter la preuve. On peut parler de harcèlement. La victime de ce jeu aura toutes les difficultés pour se faire entendre car ce qui est dit en privé ne sera jamais admis en public. C’est qu’il ment avec aplomb le sire. S’il se sent contre-attaqué, il accuse plutôt que de se laisser accuser, il se présente comme le grand moralisateur ou comme la grande victime. Un dernier point: il s’agit ici de donner un aperçu des caractéristiques de la dominance comportementale. Tous les dominants seront-ils comme notre portrait robot? Non assurément. D’autres territoires cérébraux peuvent heureusement tempérer la dominance, ou au contraire la renforcer. Les zones limbiques, sièges des valeurs, ou le cortex préfrontal qui se caractérise par la belle part faite à la nuance, à l’adaptabilité, à l’acceptation de la réalité –et donc de la critique– ou encore à la capacité à relativiser…