En lumière
Des outils pour débusquer les préjugés
Je lis un article dans le Trends, sur cette tendance américaine qui consiste à utiliser des outils, des statistiques, voire des logiciels visant à débusquer les préjugés, les discriminations à l’embauche dans la réalité de l’entreprise en partant des offres d’emploi, des biais cognitifs lors du traitement des CV jusqu’à l’analyse du taux de turn over genré. Diablement intéressant ! Deux informations m’ont interpellé. En premier, le fait que les termes guerriers utilisés dans bon nombre d’offres d’emploi aux États-Unis ont un impact direct : « Plus la formulation est agressive, moins les femmes sont susceptibles de postuler », explique Kieran Snyder la patronne de la société Textio. En second, le fait que « les femmes quittent le secteur technologique à des taux deux fois plus élevés que les hommes », souvent « pas pour leur famille » mais « à cause de la culture, du manque de possibilités d’avancement ». Ce qui me rappelle qu’une étude menée par Sarah-Jane Leslie de l’Université de Princeton expliquait, entre autres choses, la présence d’une croyance fortement ancrée dans la culture américaine : il faudrait du « génie » pour être un bon informaticien. Bizarrement, les hommes seraient plus géniaux que les femmes – tiens quelle surprise ! Le plus triste, c’est qu’il semble que les femmes intègrent tellement cette croyance qu’elle sont moins nombreuses à se diriger vers cette discipline. Résultat : elles obtiennent moins de 20% des doctorats en science informatique alors qu’elles obtiennent 50% des doctorats en neurosciences où la croyance est qu’il « suffit » de travailler pour y arriver. Cherchez l’erreur.
Lire l’article sur le site du Trends
PIERRE BIÉLANDE