Comment faire pour… rester réaliste
Posted on 28 September 2015 in Comment faire pour, Communication, Comportement et attitude, Management, n'GO Blog, News, Pierre Biélande, Relations humaines
Pour aller plus loin L’intelligence du stress Jacques Fradin. Éditions Eyrolles (2008).
comment faire pour…
Rester réaliste
Épuisement, burn‑out. Le nombre d’employés “lessivés” a connu une forte croissance et pas seulement dans les entreprises à la réputation impitoyable. Les ONG sont également concernées. Devoir trop et pouvoir trop peu… une maladie contemporaine.
Toute organisation qui se respecte entre consciemment ou inconsciemment dans le jeu: elle place la barre toujours plus haut et chaque année les nouveaux objectifs dépassent les anciens.Nous devons toujours passer à la vitesse supérieure, mais nous n’obtenons pas nécessairement de l’aide supplémentaire. Nous devons tout le temps fournir des produits ou des services qui répondent aux exigences les plus élevées. Et un jour, nous n’arrivons plus à prendre notre élan… Pourquoi renâclons-nous lorsque les objectifs sont si motivants, les plans si prometteurs?
Équilibre délicat
Pour la simple raison que nous nous imposons des exigences pour lesquelles nous ne déployons pas suffisamment de ressources ou pour lesquelles nous n’en disposons pas : le temps, un soutien, la connaissance, les moyens matériels ou financiers. Pas étonnant que le stress apparaisse. Dans une organisation ou chez un individu, il est très souvent (heureusement pas toujours) le résultat d’un déséquilibre entre les possibilités et les exigences. C’est le signal que nous n’agissons pas de la manière la plus adéquate. Souvent, nos objectifs ne sont pas inaccessibles en soi, mais ils requièrent une méthode de gestion alternative, un moyen d’assurer le délicat équilibre entre les exigences et les ressources nécessaires. Cela est particulièrement crucial dans le domaine de la coopération au développement où, plus que dans tout autre secteur, le désir d’aider le monde croît alors que les ressources sont extrêmement rares. Les défis sont très importants et le nombre d’heures dans une journée est limité…
La balance des objectifs et des ressources
Il existe une méthode très simple, mais extrêmement efficace pour évaluer nos ambitions et les ressources disponibles de manière réaliste : la pyramide moyens/ exigences. C’est un exercice pratique qui nous apprend à faire basculer notre obsession pour le résultat vers une attention accrue sur la manière d’y arriver. La pyramide moyens/exigences repose sur l’idée suivante: lorsque la base des ressources est trop étroite pour supporter le poids des exigences, la pyramide est déséquilibrée, mais en inversant les relations, nos objectifs sont soutenus par une large base de ressources. Cela apaise, ce qui est une condition essentielle pour la poursuite des actions.
Une dose de réalisme
Mais que faire si les ressources sont pour la plupart fixées et en plus, limitées, comme c’est souvent le cas dans la coopération au développement? Dans ce cas, rétablir l’équilibre n’est pas qu’une question de ressources supplémentaires. Dans la réalité des ONG, la pyramide moyens/exigences ne sera stable qu’en ajustant les exigences. Plusieurs organisations butent toujours sur le même problème: vouloir en faire beaucoup trop car l’urgence est là. Nous aimerions bien le faire, mais changer le monde en deux temps trois mouvements n’est pas possible.
Sortir de l’impasse
Nombreux sont ceux pour lesquels la pratique de cet exercice, en groupe ou individuellement, est une véritable révélation. Ce qui paraissait insurmontable avant, semble maintenant réalisable et compréhensible. Et cela vaut tant pour les défis les plus simples que pour les plus complexes. Bien sûr, sa réussite dépend de la volonté des participants à relever le gant. Lorsque les gens sont pris au piège dans un cadre rouillé (nous avons tout essayé et ça ne fonctionne pas), il est recommandé d’abord de travailler à une ouverture mentale par un autre exercice.