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SIX chapeaux pour penser

Sur une semaine, à combien de réunions assistez-vous ? Et combien d’entre elles débouchent sur des décisions claires, créatives et efficaces ? Si vous avez l’impression que le ratio n’est pas assez élevé, il est peut-être temps d’imposer le port du chapeau ! La méthode des Six chapeaux pour penser, inventée par le docteur Edward de Bono, bonifie la réflexion individuelle ou collective en abordant chaque question sous différents angles.

« L’outil est puissamment simple » nous confie Aline Frankfort, directrice de Creative ConsulTeam. « Le principe de base est de dissocier la réflexion. À chaque chapeau correspond une direction à explorer… Par exemple, le chapeau jaune se concentre uniquement sur la logique positive, sur les aspects potentiellement intéressants. À l’inverse, quand on porte le chapeau noir, la consigne est d’adopter une position de prudence : on identifie les risques et tout ce qui pourrait constituer un obstacle à la réussite. »

Tour de têteportrait of a man with a colander on his head

Lors d’une réunion, tout le monde porte le même chapeau en même temps. De ce fait, la collaboration entre les participants peut s’installer très rapidement. « Les gens mettent très vite leur égo de côté. La règle du jeu est d’explorer le plus loin possible chaque direction… Chacun essaye donc d’apporter l’observation la plus riche et la plus pointue possible. On quitte la logique du débat et des discussions sans fin dont certains sont pourtant si friands. Le but n’est pas d’arriver tout de suite à une conclusion mais de chercher des éléments pertinents qui enrichissent la réflexion. »

Les chapeaux s’enfilent les uns après les autres dans un ordre non-défini. Un animateur veille à harmoniser les enchainements. Jean-Louis Baudoin, partenaire chez Creative ConsulTeam, joue ce rôle à merveille. « Certaines séquences ont fait leurs preuves mais tout dépend du contexte ambiant. Par exemple on commence rarement avec le chapeau rouge qui couvre les aspects liés à l’émotionnel et est donc plus dans la réaction. Pourtant, un jour je n’ai pas eu d’autres choix que d’ouvrir sur du rouge. Les participants étaient divisés en deux blocs qui s’opposaient fortement. Il fallait avant tout vider les ballons avant de pouvoir commencer à parler. »

Réfléchir mieux

jean_louis« La métaphore du chapeau est facile à comprendre. On peut le mettre et l’enlever aisément et il est proche de l’endroit où l’on réfléchit. », continue Jean-Louis Baudoin. « L’intérêt de cette technique c’est d’amener une dynamique collaborative dans laquelle les gens dialoguent au lieu de discuter. Le but est d’être le plus créatif possible à l’intérieur de contraintes bien identifiées. Est-ce qu’on est dans un bac à sable ou sur une plage ? Le fait de changer de points de vue à plusieurs reprises permet de mieux percevoir et d’élargir les limites à l’intérieur desquelles on doit prendre une décision. Et ça fonctionne à tous les coups. On pourrait même imaginer qu’un jour on utilise cet outil dans un jury d’assises. »

Pour Aline Frankfort, la méthode pallie les limites fixée par notre matière grise. « Le cerveau auto-organise l’information. Toutes nos perceptions sont basées sur le principe de reconnaissance : nous associons ce que nous voyons ou ce que nous entendons à quelque chose que nous avons appris auparavant. Nous développons des “autoroutes’’ qui nous amènent à une certaine forme d’évidence qu’on ne remet que rarement en question. Cet automatisme rend la pensée plus rapide mais, en même temps, il limite la capacité de voir la nouveauté. En Occident, par exemple, on procède souvent par déduction logique sur base de prémisses. On ne va dès lors pas s’écarter de ce qui est connu au départ. Ce mode de traitement ne remet absolument pas en cause la perception. On peut être très bon en réflexion mais si on ne réfléchit pas sur de bonnes bases, il va être difficile d’arriver à une conclusion pertinente ! »

Six couvre-chefs pour autant de points de vue. Ce moyen ludique et sérieux ouvre le champ des possibles. « Quand des managers me disent ‘il y a deux manières de voir les choses’, je rigole doucement », conclut Jean-Louis Baudoin. « Grâce aux chapeaux, on prend conscience de la manière très limitante avec laquelle on réfléchit. C’est le résultat d’une éducation qui s’oriente plus vers la conformation que vers la stimulation. Or, il est quand même plus intéressant d’apprendre à penser que d’apprendre un modèle que quelqu’un d’autre a pensé pour vous. Dans une société multiculturelle, il est maintenant important de trouver des langages communs. Il est temps de montrer une plus grande ouverture d’esprit et de s’éveiller aux alternatives. »

Comment ça marche

Chaque chapeau représente une direction de pensée et donc un type d’information que l’on cherche à obtenir

Denkhüte

Le blanc symbolise la neutralité. On cherche les informations les plus neutres possibles. On en reste au niveau des faits et chiffres objectifs.
Le rouge symbolise la critique émotionnelle. On est dans la réaction, les a priori, les intuitions. On sonde le ressenti.
Le noir symbolise la critique négative. On liste les dangers potentiels et les écueils à éviter en essayant de rester neutre.
Le jaune symbolise la critique positive. On regarde les choses de manière résolument optimiste, à l’affût des opportunités, des bénéfices et des scénarios positifs.
Le vert symbolise la créativité. On teste des solutions de rechange et fait évoluer les concepts sur base des idées déjà énoncées.
Le bleu symbolise l’organisation. Il sert à définir les objectifs de la réunion et clarifie les processus d’échange entre les participants.

Les forces

  • La méthode parvient à faire émerger l’énergie créatrice de tous les participants. Les talents et idées individuels s’additionnent sans que des antagonismes s’installent.
  • Le gain de temps est indéniable et la productivité est fortement augmentée. Comme tout le monde regarde dans la même direction, on ne perd pas de temps à mettre d’accord les uns et les autres.
  • La communication à l’intérieur des équipes est favorisée par l’aspect collaboratif de la méthode. La cohésion est dès lors renforcée.

Les limites

  • Si l’outil est simple à comprendre, cela ne veut pas dire qu’il est simple à utiliser. Tenter l’expérience sans être accompagné peut s’avérer contre-productif.

Philippe Woitrin

CEO du Hain Celestial Group

Témoignage

« La méthode permet d’être plus efficace dans les réunions et permet de gérer les émotions. On arrive à éviter que les gens, souvent allergiques au changement, ne réfléchissent uniquement aux raisons pour lesquels ils n’ont pas envie de faire quelque chose. À partir du moment où on donne la possibilité de parler de ses craintes, de ses angoisses ou de ses stress, il est plus facile de travailler à un consensus. D’ailleurs, on débouche souvent sur beaucoup plus qu’un consensus. Comme tout le monde a l’impression d’avoir pu être écouté et d’avoir pu exprimer son point de vue, le consensus devient un accord constructif entre les participants. Personne ne se sent obligé de mettre en œuvre les décisions prises vu que chacun a participé à l’élaboration de la solution.

C’est devenu un certain automatisme entre nous. Quand j’entends quelqu’un critiquer fortement une nouvelle idée, je lui dis un peu ironiquement : « Vas-y, enfonce bien le chapeau noir sur ta tête. Ce n’est pas un souci ! » Ca permet de déminer beaucoup de situation. À la fois ceux qui écoutent comprennent mieux l’état d’esprit de celui qui parle et celui qui parle se sent plus écouté. En nommant les choses, on avance plus vite. »

En savoir plus

Pour en savoir plus sur l’offre de Creative ConsulTeam, visitez leur site internet www.consulteam.be

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