Comment faire pour… rester zen
Posted on 13 July 2015 in Comment faire pour, Communication, Comportement et attitude, Management, n'GO Blog, News, Pierre Biélande, Relations humaines
Ce site web utilise des cookies. En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies.
comment faire pour…
Rester zen
« Il m’énerve ! »… et, ne soyons pas sexiste, elle aussi ! A moins d’avoir comme le dalaï lama une infinie capacité à rester zen, la vie, professionnelle ou non, nous confronte régulièrement à ces personnes horripilantes à souhait. Le hic, c’est qu’il faut vivre, travailler, négocier avec ces gens-là, comme dirait Brel. Alors comment rester zen ?
On pourrait citer à l’envi une quantité invraisemblable de situations où nous nous trouvons confrontés à des personnes avec lesquelles le courant ne passe pas, notamment parce qu’un petit détail nous énerve systématiquement : ce gestionnaire de dossiers qui ne s’attache qu’aux virgules et pas à l’esprit du texte, ce partenaire du sud qui, décidément, n’a pas la même conception du temps que moi et est systématiquement en retard, ce collègue invariablement débordé après lequel il faut tout le temps courir, cet autre qui est bordélique à souhait, celui-là enfin, intarissable, qu’on ne peut interrompre une fois qu’il a pris le crachoir.Une colère contre-productive
Certes, un bon coup de gueule de temps en temps peut faire du bien, éclaircir une situation, mais la plupart du temps perdre patience et s’emporter est contre-productif au niveau relationnel. Car, si cet état devient visible – et généralement, il l’est –, il laisse l’autre perplexe, voire méfiant. Pas idéal pour créer une relation constructive. Un exemple de dérive? Fin février 2012, la presse a fait ses choux gras des emportements d’Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, face à Jérôme Guedj, président PS du Conseil général de l’Essonne (1). Et tout le monde de s’étonner. Perdre ses nerfs parce que le socialiste qualifie de « délétère », d’«indigne», le débat français sur l’identité nationale, est-ce bien raisonnable ?
Surtout qu’une attaque de ce type est non seulement attendue, mais de bonne guerre… Dans un débat politique, l’erreur de Guaino saute aux yeux – il l’admettra d’ailleurs le lendemain. Il a perdu le contrôle de lui-même et de la situation…
Ces intolérances qui nous dirigent
Toute proportion gardée, l’énervement lié à ces « je ne supporte pas cette attitude » non seulement nous prive d’intelligence et de lucidité, mais aussi nous met en porte-à-faux par rapport à la personne en question. Car en dehors du contexte du débat politique où l’affrontement est la règle, si l’énervement vous gagne dans la relation avec un collègue, les choses se compliquent. Celui qui est en face n’a en général pas conscience que son attitude peut énerver les autres. En dehors de votre conjoint, savez-vous quelles sont vos attitudes qui énervent vos collègues? Pas gagné.
C’est quoi ce porte-à-faux, alors ? Simplement que l’esprit humain présente une fâcheuse tendance à ne se focaliser que sur la caractéristique énervante. Résultat : toutes les qualités dont cette personne peut par ailleurs faire preuve passent au second plan. Ou sont ignorées. C’est l’un des effets du stress dont une méta-étude menée en 2009 par le professeur Eric Gosselin montrait que son augmentation faisait diminuer la performance dans 75% des cas. Gênant. D’où la question, comment rester zen? Comme en médecine, une petite phase de diagnostic s’impose. Oh, pas grand chose. Mais il est important de savoir ce qui se passe en nous et en face de nous. L’autre adopte-t-il sciemment un comportement manipulatoire pour vous énerver. Dans cette hypothèse, on change de registre et nous aurons l’occasion d’y revenir dans un autre article.
Deuxième hypothèse, l’autre est simplement comme ça! Deux autres questions aident à y voir plus clair. Suis-je énervé quelle que soit la personne qui présente ce trait de caractère ou cette attitude? Deuxième question, suis-je systématiquement dans le même état lorsque je suis confronté à ce comportement? Si la réponse est positive à ces deux questions ? Bingo, nous avons détecté une intolérance… La bonne nouvelle, c’est qu’on peut l’assouplir. Le principe consiste à ne plus être pareillement affecté par cette intolérance.
En l’assouplissant, on regagne un zeste de liberté.
(1) Voir sur le site du Nouvel Observateur
(2) Des techniques de prise de recul comme la pleine conscience ont été médicalement étudiée, notamment sur des maladies graves. Voir :
http://www.catie.ca/fr/nouvellescatie/2011-06-15/reduction-stress-pleineconscience-chez-lhommeseropositif-resultats-dun-e
(3) Is a messy desk a good thing?
(3) Jia Liu, Dirk Smeesters, Debra Trampe. « Effects of Messiness on Preferences for Simplicity» . Journal of Consumer Research