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radar. mars 2015

Fuck The Poor. Une expérimentation sociale avec un pitch : The Pilon Trust a envoyé un militant dans la rue avec une pancarte et des brochures délivrant le message “Fuck the poor”. L’incrédulité, le mépris, l’indignation, la colère des passants font chaud au coeur. “We know you care”, continue le film, qui enchaîne sur une deuxième expérimentation où le militant arbore cette fois un autre slogan : “Help the poor”. Un pas accéléré, des regards fuyants, des sourires coupables… rien d’autre à signaler. Faut-il nécessairement nous provoquer ou nous choquer pour nous amener à la réflexion ? Un cri d’alarme pour ôter la poutre de notre œil.

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Un zoo humain antiraciste : efficace ou scandaleux ?

White Master : Slavery - Esclavage - SklavereiDepuis quelques mois, la polémique fait rage autour de l’exposition Exhibit B du sud-africain Brett Bailey. L’artiste a imaginé un procédé interpelant pour dénoncer le racisme et pour confronter les anciennes métropoles coloniales à leur passé : il reproduit le principe même des expositions coloniales qu’il décrie. Un parcours de douze installations vivantes fait cheminer les visiteurs à travers les violences commises à l’égard des populations africaines jusqu’à nos jours. « Atteinte à la dignité humaine », vilipendent certains, qui ont obtenu l’annulation de l’exposition à Londres et porté l’affaire en justice à Paris (sans obtenir gain de cause). Utiliser pour dénoncer est-il se faire le pourfendeur des valeurs que l’on entend précisément défendre ? Et si l’on se trompait de débat ? Guillaume Mivekannin, campant le rôle de l’esclave dans l’exposition, porte un tout autre regard sur une œuvre à laquelle il est fier de participer : « Harponner le spectateur, le hanter du regard, c’est inverser les rôles. Le voyeur n’est pas celui qu’on pense ».

 

n’GO 21 – Fabrice Monteiro

 

Des monstres de pollution : les créatures de demain ? « The Prophecy », c’est sous ce titre annonciateur que le photographe belgo-béninois Fabrice Monteiro met en garde les générations de demain. Un monstre de pollution, jailli des entrailles de la terre et jetant un bébé aux ordures : une image qui prend aux tripes et qui rappelle de façon violente la nécessité de lier développement et consommation. Fabrice Monteiro commente : « À travers cette collection, je combine l’art, la culture et la tradition africaines en espérant impacter plus fortement les esprits. Ici, l’on voit Gaia, terre mère, laissant ses djinns (esprits) apparaître aux hommes pour leur délivrer un message de responsabilisation et éveiller une conscience écologique ».

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Lu pour vous

Les traditions dans le maelstrom du dynamisme culturel

Nous vivons une époque inédite.

Tandis que la globalisation ouvre la voie aux rencontres interculturelles, elle entraîne aussi des courants contraires marqués par un repli identitaire de peuples à la recherche de références culturelles. L’héritage culturel est plus que jamais un thème d’actualité dans les médias, en témoignent notamment les polémiques entourant le personnage de Père Fouettard. Qui sait encore à quel saint se vouer ? Les objets, les traditions et les représentations du passé ont une valeur historique indéniable, mais des recherches approfondies sur le dynamisme culturel montrent clairement que notre héritage est en mouvement constant et ne peut pas être réduit à une relique immuable. Les bouleversements sociétaux qui ont jalonné notre histoire ont conditionné une interprétation sans cesse renouvelée de notre héritage. Aujourd’hui unanimement condamnée, la discrimination sur la base du genre, de la religion, de la race ou des préférences sexuelles était jadis monnaie courante. Ce que nous estimions autrefois sans importance a aujourd’hui complètement changé de sens. Et inversement. Les changements font partie de la vie. Pas toujours facile…

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