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Management : les différences culturelles cartographiées

Erin Meyer, qui étudie depuis 16 ans l’impact du multiculturalisme sur le monde du travail et des affaires, a publié un article dans la Harvard Business School Review, dans lequel elle propose une cartographie des différences de management en fonction des cultures. Le but de l’opération : montrer que les échecs de programmes menés à l’étranger/de groupes de travail multiculturels sont souvent dus à des malentendus découlant de méthodes de travail différentes en fonction des cultures. Si certains managers sont conscients de quelques différences culturelles, ils n’ont en effet pas conscience de la pluralité des facteurs qui conditionnent un mode de fonctionnement singulier. Ainsi, avance Erin Meyer, les managers américains ont souvent conscience que les Japonais ont un sens aiguisé de la hiérarchie. Mais dans leurs interactions avec ceux-ci, ils ne tiendront compte que de ce critère différentiel, négligeant d’autres aspects tout aussi importants dans la culture du travail japonaise.

La cartographie développée par Erin Meyer propose dès lors de mettre en image huit facteurs essentiels de différences de management en fonction des cultures : la communication (explicite ou implicite), le feedback (franc ou enrobé), la persuasion (recours à une pensée holistique ou spécifique, logique déductive ou inductive), leadership (égalitaire ou hiérarchique), prise de décisions (consensus ou imposition), confiance (cognitive ou affective), expression de désaccords (ouverte ou non), programmation (flexible ou rigide). Plusieurs pays peuvent ainsi être comparés sur la base de ces critères : le Japon vs. le Brésil, l’Inde vs. la France, l’Allemagne vs. les États-Unis, etc.

Si seuls quinze pays font partie de l’équation, la démarche a le mérite d’insister sur l’importance des multiples aspects de la différence culturelle et de ne pas ramener celle-ci à une seule dimension (il faudrait d’ailleurs parler de différenceS culturelleS). Dans notre secteur, elle est également un moyen de rappeler la nécessité d’adapter tout modèle au contexte du pays/de l’interlocuteur bénéficiaire et d’éviter le parachutage grossier. L’outil comporte toutefois ses limites. Peut-on véritablement chiffrer les différences et les figer à travers des statistiques ? La réduction à huit facteurs de divergences peut par ailleurs donner une impression d’exhaustivité et pousser l’utilisateur de cette cartographie à croire que son travail de contextualisation est achevé. Elle néglige en outre les différences culturelles régionales, locales ou même individuelles. Bref, elle est plutôt à considérer comme un outil d’éveil des consciences que comme une véritable méthode de travail.

Lire l’article sur le site de la Harvard Business School Review

Voir la carte interactive des différences culturelles du management

 

CÉLINE PRÉAUX

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